Jeune Designer: Geneviève Dionne

Qu’est-ce qui vous a décidé à devenir designer industriel?

Je suis d’abord une passionnée du design sous toutes ses formes, que ce soit l’art avec un grand « A », l’architecture, les produits durables, les emballages, etc. Quand j’ai fait le choix d’aller étudier en design industriel, je cherchais un équilibre entre la créativité pure et la réponse à un besoin : pour moi le design permet de proposer des solutions pertinentes et créatives à des besoins individuels et collectifs.


D’après vous, quels types de gens conviennent le mieux à la profession du design industriel? À quoi ressemble le designer industriel type?

Je pense que pour être un bon designer, ça prend un esprit créatif permettant de pousser des idées au-delà des possibles, un sensibilité à ce qui nous entoure, un esprit critique capable de jongler avec la complexité des enjeux auxquels nous faisons face collectivement.


Où avez-vous fait vos études et qu’avez vous retenu de plus important?

J’ai fait mes études à l’École de design industriel de l’Université de Montréal. Ce que je retiens de mes études en design industriel c’est la capacité à se mettre au défi, à questionner les « a priori », à adopter une attitude résiliente, ce qui permet d’actualiser le processus créatif, de l’améliorer dans le temps.


Quels sont les plus grands défis auxquels les jeunes designers industriels font face aujourd’hui du côté professionnel?

Je pense que l’un des défis du design industriel, c’est cette capacité à bien saisir et analyser les enjeux contemporains pour offrir des réponses adéquates : le design industriel est une profession à compétences transversales et les solutions aux problématiques comme la pauvreté, la population vieillissante, les changements climatiques ne doivent pas nécessairement mener à la création d’un « produit ». Le designer industriel doit aussi être conscient de sa propre empreinte environnementale, sociale et économique lorsqu’il travaille à la conception d’un produit, d’un procédé, d’une technologie ou d’un service innovant.


Parlez-nous des projets sur lesquels vous travaillez en ce moment.

Je suis Conseillère en écoconception dans le domaine de la gestion des matières résiduelles, plus spécifiquement au niveau du recyclage des emballages et des imprimés. J’accompagne les entreprises dans l’adoption de l’écoconception, de l’élaboration d’objectifs généraux jusqu’à la communication d’une démarche réalisée. Pour en savoir plus, rendez vous sur le portail OptimEco.ca, un site internet dédié à l’écoconception d’emballages.

J’organise, en collaboration avec un professeur en graphisme, un concours international d’écoconception d’emballages qui sera suivi d’une exposition à l’automne 2017 à Montréal. C’est un projet très excitant qui vise mettre en valeur le design d’ici et d’ailleurs. Nous avons choisi 2017 comme Montréal organise le Sommet Mondial du design et célèbre ses 375 ans de fondation, un élément qui sera d’ailleurs souligné durant l’exposition de Packplay 2.

Des 17 Objectifs de Dévelopment Durable établis par les Nations Unies, d’après vous, lesquels représentent les plus importants enjeux de votre génération?

Il n’est pas évident de faire un choix, tous les objectifs sont importants. Mais si je devais faire un choix basé sur le contexte mondial actuel, je dirais que la pauvreté, la paix, la justice et l’accès à de l’eau potable sont inévitablement des enjeux de taille.

En pensant à ces défis, croyez-vous que le design industriel fait partie de la solution?

Absolument! Les designers ont le pouvoir d’influencer et d’intervenir dans des objectifs comme la production et la consommation responsables, la création de villes et de communautés durables et la réduction des inégalités. Les designers doivent travailler de plus en plus en synergie avec les spécialistes de divers domaines pour mettre à profit leur capacité de proposer des solutions innovantes tout en tenant compte de la complexité des enjeux.


Qu’aimez-vous le plus du design industriel?

Apprendre à tous les jours, évoluer, changer, collaborer, créer : l’univers des possibles est infini. Travailler avec des gens de professions diverses et contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des individus.

L’esprit de synthèse : cette capacité de passer d’une analyse multicritère d’une problématique à la proposition de solutions simples, efficaces et innovantes, c’est là que réside la force des designers selon moi.

 

En tant que designer industriel, quel est votre plus grand rêve?

Que le design soit mieux connu et reconnu comme une source de créativité utile et une réponse aux défis auxquels les populations mondiales font face.


Comment pensez-vous pouvoir collaborer avec l’Icsid pour créer un meilleur monde?

En partageant à la communauté du design mon expérience, les projets sur lesquels je travaille et ceux que j’aimerais concrétiser dans un futur rapproché. En travaillant en collaboration et en découvrant le travail d’autres designers.

Peut-être que la création de plate-forme et d’activités d’échanges et de réseautage pourrait permettre de promouvoir la pratique du design sous toutes ses formes.